Comment robotique et numérique s’introduisent dans nos usines ? Quelle sera la place de l’homme dans celles-ci ? Leader en Europe sur ce marché en très fort développement, la société AIO propose une alternative à la robotisation énergivore et très dispendieuse. Elle dévoile aujourd’hui Numii, premier IoT industriel, qui génère la première base de données sur le travail humain. Une occasion de mieux prévenir maladies professionnelles et mieux comprendre les interactions homme/robot pour des usines plus humaines.
La place de l’homme dans l’usine du futur ?
Plusieurs articles de la presse internationale font état des questionnements de l’industrie automobile sur la robotisation de leurs usines. Deux constructeurs se sont largement exprimés, à ce sujet. La première, Toyota, parle d’usines humanpowered qui fait la part belle à l’homme et à son ingéniosité nécessaire dans le travail et le montage des automobiles. Wil James, Président de Toyota Motor Manufacturing Kentucky, soutient que « Les machines sont utiles pour les gestes répétitifs, mais elles ne peuvent pas améliorer leur propre efficacité ni la qualité de leur travail. Seulement les hommes le peuvent. » Il confirme aussi que lorsque Toyota a effectué des recherches internes, comparant le temps passé à construire une voiture de manière répétitive, entre la machine et l’humain, le travail humain a remporté la victoire. Dans l’optique de Toyota, le robot n’est que complémentaire au travail humain, qui demeure la force directrice de ses usines. Le constructeur Allemand, Daimler, continue quant à lui de diminuer la quantité et la densité des robots sur ses lignes de production. Markus Schaefer, Directeur de production à l’usine de Sindelfingen, constate que « Les robots ne peuvent pas gérer le degré d’individualisation et les nombreuses variantes que nous avons aujourd’hui. Nous économisons de l’argent et sauvegardons le futur en embauchant plus de personnes. »
La réponse Karakuri Kaizen
AIO, leader Européen dans la conception et fabrication de robots passifs désignés Karakuri Kaizen, répond aux souhaits des constructeurs, notamment de revenir à des systèmes mécaniques « automatisés » plus simples. Toyota dans l’expression de ces challenges pour son usine 2050, les a mis au coeur du développement de ses lignes de production. Précurseur en Europe et premier non japonais à exposer au Karakuri Kaizen Exhibition à Tokyo en 2012, la société AIO a présenté des réalisations « clé en main » de ces robots d’autrefois lors du premier salon Smart Industries à Villepinte. Simples et flexibles, ces équipements travailleront à côté de l’homme dans nos usines de demain. Aujourd’hui cette société innovante accompagne tous les constructeurs automobiles installés en Europe dans le développement de telles solutions astucieuses, au travers de cycles de formation pour ingénieurs et techniciens, de la mise à disposition d’ingénieurs spécialistes ou la fourniture de ces équipements mécaniques très ingénieux. L'histoire de ces Karakuri que l’on pourrait traduire par mécanisme astucieux, a commencé au Japon au début de la période Edo 1603~1867. Au départ ces automates n’étaient que de simples poupées mécaniques qui n’avaient pour fonction que de vous servir une tasse de thé.
Aujourd’hui, ces équipements sont de vrais robots passifs, n’utilisant aucune énergie électrique, pneumatique ou hydraulique pour générer un mouvement et assister le geste d’un opérateur de ligne dans l’industrie d’assemblage. L’avenir de la robotique passera par une meilleure compréhension du travail de l’homme. Travaillant depuis des années à la diminution de la pénibilité dans les usines automobile, la société AIO a développé Numii, qu’elle a présenté à Paris. Véritable fruit d’un travail de recherche avec des acteurs majeurs du monde de la recherche numérique – INRIA Bordeaux, Numii permet, grâce à l’intelligence artificielle, de connaître et de visualiser instantanément les paramètres biomécaniques d’une personne qui travaille et donc d’améliorer la détection des Troubles MusculoSquelettiques (TMS).
David DANEY, Chercheur à INRIA et Responsable de l’équipe AUCTUS, précise, « Le développement d'outils d’analyse est un pas important dans la réduction de la pénibilité, surtout sur les secteurs d’activités très exposés comme le bâtiment ou l’industrie. Notre partenariat avec AIO nous a permis et nous permet d’explorer comment à partir de capteurs plus économiques, et au traitement des DATA, on peut générer de nouveaux modèles biomécaniques enrichis avec de l’intelligence artificielle. Numii va permettre une observation à grande échelle qui aura un vrai effet sur la santé des personnes et sur son coût pour la société. L’exploitation des données devrait aussi permettre de mieux concevoir les outils industriels de demain, notamment l’interaction homme-robot. »
La santé au travail dans l’industrie à l’ère du digital et à l’IA
En 2016, les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) indemnisés ont représenté environ un milliard d’euros de frais de santé et 10 millions de jours d’arrêt maladie. La santé au travail est aujourd’hui un enjeu sociétal et économique majeur. En 2016, l’Agence Européenne pour la Sécurité et la Santé au Travail, estimait son coût à 3,3% du PIB européen, soit 467 milliards d’euros par an. Numii fait aujourd’hui entrer la santé au travail dans l’ère du digital. Numii fait aujourd’hui entrer la santé au travail dans l’ère du digital. D’une utilisation simple, cet objet connecté industriel est capable de mesurer les efforts et mouvements d’une personne qui travaille ainsi que l’environnement dans lequel elle évolue (bruit et température). Non intrusive, l’utilisation de Numii ne requiert aucune préparation et ne nécessite aucun port d’équipement particulier pour l’opérateur et fonctionne en extérieur. Via une restitution des données en temps réel sur une tablette, les entreprises sont alertées sur les possibles lieux et mouvements générateurs d’inconfort. L’objectif est d’encourager les entreprises et les collectivités à se saisir de l’enjeu de la santé au travail. Numii s’adresse ainsi aux 25 millions de travailleurs en France, aux 240 millions de travailleurs en Europe et aux travailleurs des entreprises du monde entier.