Sylvain Bruno, directeur de Binder France : « une production de 60 millions de connecteurs par an »

Sylvain Bruno, directeur de Binder France, nous présente les activités de ce groupe allemand spécialisé dans les connecteurs circulaires. Il compte 16 sociétés affiliées dont 9 filiales commerciales et 7 filiales dédiées à la production.

  • Sylvain Bruno, directeur de Binder France.
    Sylvain Bruno, directeur de Binder France.

- ​Spécialiste de la connectique circulaire, le groupe allemand Binder est une entreprise créée en 1960. Comment a-t-il évolué au fil des années ?

Sylvain Bruno : Binder est une entreprise familiale créée en 1960 par Franz Binder dont le siège est à Neckarsulm, au nord de Stuttgart, en Allemagne. La direction du groupe a été reprise par son fils, Markus Binder, en 2019. Reconnu pour ses produits de haute qualité dans le domaine des connecteurs circulaires dont c’est le métier historique et toujours l’activité principale, le groupe a été amené à proposer également des connecteurs carte à carte et carte à fil, à la suite de l’acquisition de l’entreprise allemande MPE-Garry en 1974. Afin de satisfaire les besoins des clients, Binder a aussi développé une activité de sous-traitance électronique d’assemblage de connecteurs et de fabrication de produits spécifiques incluant de l’électronique, par exemple des systèmes incorporant des connecteurs mais aussi des Leds.

 

- En quelques chiffres clés, pouvez-vous nous situer aujourd’hui l’importance de Binder : chiffre d’affaires, nombre de salariés, de filiales,… ?

Sylvain Bruno : Nous ne communiquons pas à propos de notre chiffre d’affaires. Cependant nous pouvons préciser que Binder emploie 2100 salariés dans le monde, dont 1100 employés au siège de Neckarsulm. Nous proposons 11000 composants différents et nous produisons 60 millions de connecteurs par an. Dans le cadre de notre développement et pour être plus proches de nos clients, Binder a ouvert des filiales commerciales sur les principaux marchés importants en connectique. Elles sont au nombre de neuf (France, Autriche/Hongrie, Pays-Bas, Singapour, Suisse, Suède, Royaume-Uni, Chine et Etats-Unis). Nous avons également 7 filiales qui sont des sites de production, soit un total de 16 sociétés affiliées dans le groupe. Les sites de production incluent tous les éléments de connectique, notamment les contacts et la plasturgie. Cinq sites de production sont basés en Allemagne et représentent l’essentiel des fabrications, mais il y a aussi un peu de production en Chine et aux Etats-Unis pour nous adapter au marché local et à des normes spécifiques. Binder dispose également d’un centre d’innovation et de technologie. Enfin, nous avons 60 partenaires commerciaux dans le monde.

 

- Binder répond aux attentes et aux exigences de nombreuses industries, mais quelle est précisément l'étendue de son offre ? Pour quels grands types d'applications ?

Sylvain Bruno : Binder produit des connecteurs industriels variés ainsi que des connecteurs à confectionner et des cordons surmoulés pour les techniques d’automatisation. Les points forts de l’entreprise résident dans le développement individuel, la construction et la fabrication automatisée de connecteurs en fonction des souhaits de la clientèle. La gamme de produits Binder s’étend des connecteurs subminiatures aux connecteurs multibroches pour machines. Les produits Binder sont utilisés pour les machines agricoles, les engins de construction, les équipements de signalisation, ainsi que dans les domaines de l’ingénierie mécanique, de la technique médicale, de la technique de mesure et des capteurs et de l’automatisation, ainsi que dans de nombreuses autres applications nécessitant des systèmes électroniques (énergie, industrie alimentaire, éclairage, robotique, test et mesure, transport, technologies de sécurité, e-mobilité, communications Ethernet).

 

- Quelles sont vos orientations privilégiées en matière de R&D et d’innovation ?

Sylvain Bruno : Tous les ans, nous investissons dans la fabrication de connecteurs avec des valeurs ajoutés techniques pour nos clients tout en restant compétitifs, notamment pour l’industrie 4.0 avec des connecteurs M8 et M12 pour l’Ethernet industriel, l’e-mobilité, et le NCC 670/770 (Not Connected Closed). Pour satisfaire au mieux nos clients, nous misons sur nos points forts en matière de développement individuel, de conception et de fabrication automatisée de connecteurs à la demande du client. Notre mission est d'avoir des clients satisfaits en développant et en offrant les meilleures solutions personnalisées pour les connecteurs circulaires dans les domaines de l'automatisation, de l'industrie et du médical. Afin de répondre aux changements du marché et aux souhaits individuels de nos clients, nous menons des recherches sur des solutions d'avenir innovantes dans notre propre centre d'innovation et de technologie. Il est de notre responsabilité d'entreprise de veiller à une utilisation respectueuse des ressources et de l'environnement. Nous suivons cette devise tout au long du cycle de vie du produit, de sa conception à son élimination.

 

- Quand la filiale française de Binder a-t-elle été créée ? Quelle est aujourd’hui l’importance et l’offre de Binder en France ?

Sylvain Bruno : La filiale française a été créée en 2008 et elle emploie actuellement 8 personnes. Nos bureaux (200m²) et le stock (environ 400m²) pour le marché français sont situés à Nanterre, près de Paris. Nous avons 2500 références en stock pour le marché français. Nous avons également deux partenaires distributeurs : la société CLI à Toulouse et Direct à St Etienne de Rouvray), mais 90% de notre chiffre d’affaires est réalisé en direct. D’où la nécessité de trouver de nouveaux partenaires pour continuer notre développement. C’est une réflexion que nous menons actuellement.

 

- Comment analysez-vous le marché de la connectique en France en termes de développement et de concurrence ?

Sylvain Bruno : La conjoncture est difficile et incertaine dans le domaine de l’électronique. Nous faisons face à une baisse des investissements et à un ralentissement économique qui se traduit par le report de certains projets. Nous sommes de plus en plus face à des concurrents qui fabriquent en Asie avec des prix de plus en plus bas. Nous devons nous adapter et innover pour faire face à ce marché de plus en plus concurrentiel.

Journaliste business, technologies de l'information, usine 4.0, véhicules autonomes, santé connectée

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