Spécialisée dans les éléments de manœuvre et de serrage, la société Kipp est plus que centenaire. Pourriez-vous nous retracer son historique et nous préciser son savoir-faire ?
Patrick Kargol : Kipp est une société familiale allemande fondée en 1919 qui a pris un virage industriel dans les années 1950 quand elle a inventé la manette indexable pour le serrage et l’ajustement de pièces sans outils. Basée à Sukz-am-Nekar, à 70 km de Stuttgart, elle dispose à son catalogue de plus de 65000 références d’éléments de manœuvre standards. Elle propose également la fabrication de pièces adaptées à des demandes spécifiques en termes de longueur ou de texture par exemple, qui sont dérivées de produits standards.
En quelques chiffres clés, pouvez-vous nous situer aujourd’hui l’importance de Kipp : chiffre d’affaires, nombre de salariés, de filiales, de sites de production… ?
Patrick Kargol : La société Kipp souhaite ne pas divulguer le montant de son chiffre d’affaires. Ce que je peux dire, c’est qu’il emploie un peu moins de 500 personnes, dont 400 salariés, tous métiers confondus : finance, vente, production, logistique... Elle a 50 représentants à l’étranger et des sociétés dans 12 pays : Allemagne, France, Italie, Suisse, Autriche, Pays-Bas, Suède, République tchèque, Pologne, Turquie, Etats-Unis et Canada. Le site de production principal et le centre logistique sont situés près du siège de la société.
Kipp répond aux attentes et aux exigences de nombreuses industries, mais quelle est précisément l'étendue de son offre ? Pour quels grands types d'applications ?
Patrick Kargol : Nos produits s’adressent aux fabricants de machines spéciales et s’adressent à toute l’industrie, depuis la toute petite start-up jusqu’aux très grands groupes. Notre gamme comprend des éléments de manœuvre et de serrage, des éléments standards mécaniques et des éléments de bridage pour machines à commande numérique 5 axes.
Quelles sont les orientations de Kipp en matière d’innovation et dans quels domaines la société investit-elle ?
Patrick Kargol : Nous suivons les évolutions de l’industrie 4.0 et nous avons par exemple mis au point un capteur d’état sans fil qui permet de vérifier le statut des produits : ouverts ou fermés. Outre nos dépenses en recherche et développement, nous avons réalisé d’importants investissements sur le site de production pour optimiser la fabrication en élargissant le parc machines, et dans le domaine de la logistique. Un centre logistique automatisé a été mis en place dès 2013 et nous en avons créé un autre l’année dernière qui a permis de doubler la capacité d’expéditions de la société.
Quand la filiale française de Kipp a-t-elle été créée et comment opère-t-elle commercialement ?
Patrick Kargol : La filiale française, basée à Vélizy-Villacoublay, près de Paris, a été créée il y a 20 ans, en juin 2003. C’est une entité commerciale qui compte 6 personnes dont 3 personnes qui s’occupent de l’administration des ventes et 2 commerciaux itinérants. En plus des ventes directes via notre site Internet qui n’impose qu’un minimum de commande de 50 €, nous travaillons également avec des distributeurs pour couvrir les besoins de nos clients français. Notre chiffre d’affaires sur le marché français a pratiquement triplé au cours des dix dernières années.
Comment analysez-vous le marché des éléments de manœuvre et de serrage en France en termes de développement et de concurrence, et quels sont vos objectifs à moyen terme sur le marché national ?
Patrick Kargol : Nous avons plusieurs concurrents importants, fabricants ou distributeurs, établis notamment en Italie et en Allemagne. Le marché des éléments standards est difficile à chiffrer. Au cours de ces dernières années, nous avons connu une croissance dynamique due à un élan en faveur de l’amélioration des conditions de travail et à d’importants investissements en machines de production de la part des entreprises industrielles. La demande est particulièrement importante dans l’automobile, l’aéronautique et l’agroalimentaire qui sont des secteurs en forte croissance. Nous bénéficions de leur croissance et cela nous permet de nous développer à un rythme d’environ 10% par an, hors années Covid, durant lesquelles toute l’industrie a souffert.