Rencontre avec Jean-Baptiste Vène, directeur général de Fenwick

Jean-Baptiste Vène nous présente les activités de Fenwick, groupe historiquement connu pour ses chariots élévateurs et dont il s’est dégagé dès 1984 pour se recentrer sur 3 métiers : l’électronique, l’industrie et la marine.

  • Jean-Baptiste Vène, directeur général de Fenwick
    Jean-Baptiste Vène, directeur général de Fenwick

Fenwick a fêté ses 160 ans l’année dernière. Pouvez-vous nous retracer brièvement l'historique du groupe et les changements qui sont intervenus au fil du temps ?

Jean-Baptiste Vène : Depuis sa création en 1862, Fenwick est un groupe familial français. Historiquement centré sur les machines-outils, puis durant une soixantaine d’année sur les chariots élévateurs, activité cédée en 1984 à l’Allemand Linde, avec la marque pour cette classe d’actif uniquement. Fenwick effectue ensuite un virage vers l’électronique industrielle avec la représentation exclusive des machines de pose de composants électroniques du Japonais Fuji Machine Corporation en 1981. Au fil des années, le groupe a également poursuivi le développement de son activité Industrie, avec notamment les systèmes de soufflage et refroidissement Vortec depuis 1984, les produits de serrage manuels et pneumatiques Destaco depuis 1957, les bridages rapides Imao ainsi que des machines de polissage et rodage plan Lapmaster et Kemet depuis 1998 et de nettoyage par ultrason Finnsonic depuis 2012. Enfin l’activité marine, démarrée après la seconde guerre mondiale, est dédiée aux moteurs de plaisance, hors-bord de marque Tohatsu depuis 1991 et in-board de marque Solé Diesel depuis 2018).

 

Quelle est la ligne directrice du groupe en dépit des produits très différents que vous commercialisez au sein de vos trois divisions (marine, électronique, industrie) ?

Jean-Baptiste Vène : L’ensemble de nos activités a un dénominateur commun : la distribution de produits haut de gamme à grande complexité technique et à forte valeur ajoutée, généralement sur des marchés de niche B2B. Nous nous attachons à conclure des partenariats exclusifs de long terme avec les industriels étrangers que nous représentons et nous mettons tout en œuvre au quotidien pour assurer le succès de leurs produits en fournissant le suivi technique et l’expertise nécessaire à nos clients (formation, disponibilité des pièces, conseil, dépannage, etc.). Nous développons aussi des complémentarités entre les gammes commercialisées. Par exemple, à côté des machines de pose de composants Fuji, nous avons récemment complété notre offre dans la production électronique avec des machines de sérigraphie, d’inspection ainsi que des fours de refusion et des consommables.

 

Quelle est l'importance relative de chacune de vos trois divisions ?

Jean-Baptiste Vène : L’activité électronique est actuellement l’activité principale du groupe en raison notamment de sa plus large couverture géographique avec des filiales couvrant l’Italie, le Bénélux, l’Espagne et le Portugal. Au-delà des marchés géographiques, nos 3 divisons nous apportent également une précieuse diversité métiers, l’électronique, la marine et l’industrie reposant chacune sur des logiques de marché propres.

 

Quelles sont leurs spécificités sur le plan commercial et technique ?

Jean-Baptiste Vène : L’activité Industrie, la plus ancienne du groupe, démarrée avec la machine-outil à la fin du 19è siècle, repose notamment sur la commercialisation de consommables industriels et s’adresse à un grand nombre de clients dans tous les secteurs de l’industrie. Notre équipe de technico-commerciaux travaille au quotidien avec nos clients (intégrateurs, distributeurs, bureaux d’étude), pour définir les besoins techniques et apporter les solutions les plus adaptées. L’électronique nous fait intervenir dans différents secteurs industriels, de l’automobile à l’aéronautique en passant par le médical ou le ferroviaire, les fabrications de masse de type télécoms ayant disparues en Europe au début des années 2000. Actuellement les drivers de ce marché sont notamment l’électrification des véhicules, la transition énergétique, la défense ou l’Internet des objets. Dans ce domaine, nos clients sont les usines d’assemblage électronique, que ce soit celles d’intégrateurs fabricant pour leur propre compte ou celles de sous-traitants, par exemple des équipementiers automobile. La vente d’équipements pour l’électronique nécessite une forte expertise technique que nous déployons dans les usines de nos clients pour l’entretien, la maintenance, le dépannage et l’optimisation des lignes de production au sein d’environnements de plus en plus informatisés et intelligents et on tend vers la fameuse « Industrie 4.0. ». Quant à l’activité Marine, elle nécessite notamment le développement d’un réseau de concessionnaires sur l’ensemble de nos marchés avec les enjeux d’animation et de formation propres à ce type d’organisation. Les trois activités ont donc des organisations commerciales et techniques différentes, mais toutes orientées vers une forte valeur ajoutée délivrée à nos clients avec des équipements hauts de gamme, à la pointe de leurs technologies respectives et durables dans le temps.

 

Le groupe Fenwick s'est développé en Europe depuis plusieurs décennies. Dans quels domaines plus précisément ?

Jean-Baptiste Vène : Nous nous sommes développés en Europe, soit par croissance externe avec l’acquisition de Precitool, à Anvers, et d’Algar, à Milan, qui nous ont permis de représenter les produits Fuji en Italie et au Benelux, soit à la demande de certains partenaires eux-mêmes. Fenwick Iberica a par exemple été créé à Barcelone en 1987 pour représenter la gamme Fuji en Espagne et au Portugal. La division marine, a, quant à elle, étendu la représentation exclusive des moteurs hors-bord du Japonais Tohatsu, à la Croatie, à Malte et ensuite à la Suisse.

 

Comment analysez-vous le marché et les perspectives de chacune de vos divisions ?

Jean-Baptiste Vène : L’activité marine est fortement liée à la consommation et au pouvoir d’achat dans le domaine des loisirs. Après une très forte reprise post-Covid, il est possible que ce marché reprenne un peu son souffle dans les prochains mois. L’électronique et l’industrie sont, quant à elles, plus dépendantes des dynamiques d’investissement. La hausse des taux d’intérêt pourrait être un frein de même que les difficultés logistiques au niveau mondial, mais tout cela est compensé par la pénétration de l’électronique dans tous les domaines d’applications et les récents efforts faits en France pour l’Industrie dans son ensemble.

Journaliste business, technologies de l'information, usine 4.0, véhicules autonomes, santé connectée

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