Rencontre avec Frederick Drappier

Dans la conjoncture actuelle, comment se positionne NI France par rapport aux autres fi liales européennes ? (CA, type de marché…)

Frédérick Drappier: Comme les activités de NI couvrent une grande variété de marchés, tant dans la recherche que dans l’industrie, la société limite relativement les dégâts. En Europe, la crise ne touche pas les pays de la même façon. L’Europe de l’Ouest, moins industrielle que par le passé, subit la crise bien sûr, mais pas autant que l’Europe de l’Est, desservie par sa forte composante industrielle. Quant à NI France, la fi liale résiste mieux à la crise que ses voisines. Ceci est dû en particulier à l’implication de l’état français dans un certain nombre de marchés comme la défense et l’aéronautique.

L’activité logiciel pour le laboratoire est l’un des points forts de NI. Quels sont les développements dans ce domaine?

Frédérick Drappier: Le logiciel occupe en effet un rôle essentiel dans l’offre de NI. C’est lui qui assure la souplesse, les performances et l’évolutivité des applications développées par nos clients et nos partenaires intégrateurs. Les principaux développements logiciels portent évidemment sur son produit phare : l’environnement de développement graphique LabVIEW, qui ne se cantonne plus au laboratoire depuis longtemps. LabVIEW ne cesse de s’étendre et de s’enrichir pour répondre aux besoins industriels. Et avec les modules LabVIEW Real-Time et LabVIEW FPGA, le langage graphique se révèle aujourd’hui particulièrement bien adapté à la mise en oeuvre de systèmes PAC (Contrôleurs d’Automatismes Programmables) et de systèmes embarqués. Avec LabVIEW 2009, dernière version du logiciel, les développements ont porté notamment sur la gestion optimale des processeurs multi-coeurs, qui permet la parallélisassions automatique des tâches mais aussi la virtualisation, qui autorise l’exécution de Windows sur un coeur et de LabVIEW Real-Time sur un autre.

Le « matériel » destiné à l’industrie prend une part importante dans l’offre de NI, quels sont les grand projets en cours?

Frédérick Drappier: On sait depuis longtemps maintenant que NI propose des systèmes d’E/S distribuées, des interfaces aux bus de terrain, des systèmes de vision, des caméras intelligentes et des matériels de commande d’axes… tous intégrables sous LabVIEW pour composer des systèmes complets. A ces matériels destinés à l’industrie est venu s’ajouter le système PAC nommé CompactRIO, qui combine des modules d’E/S, un contrôleur temps réel et un circuit FPGA capable d’embarquer du code graphique LabVIEW. NI CompactRIO fait l’objet de nombreuses déclinaisons, notamment pour le marché OEM, qui permettent de répondre aux besoins des applications d’automatismes les plus exigeantes, mais également à ceux des systèmes embarqués.

Vous venez de lancer le réseau de capteurs WSN, quel marché principal visez-vous avec ces produits? 

Frédérick Drappier: Fort du succès de ses matériels d’acquisition de données sans fi l (en WiFi) et de son expérience en matière d’E/S distribuées, NI a en effet décidé d’étendre encore ses activités en développant un nouveau système sur piles permettant d’effectuer des mesures sans fi l disséminées sur un site industriel et/ou diffi cile d’accès, en garantissant un haut niveau de fi abilité et une durée de vie étendue. NI a choisi de baser ce système sur le standard ZigBee, fi able et peu gourmand en énergie. Les marchés visés sont principalement ceux où le câblage pose problème. C’est le cas notamment des applications comme la surveillance de structures (bâtiments, ponts, etc.), ou encore le monitoring environnemental.