HBM (Hottinger Baldwin Messtechnik) a fusionné en janvier 2019 avec Brüel & Kjær Sound & Vibration pour donner naissance à HBK (Hottinger Bruel & Kjær). Comment cette fusion s’est-elle déroulée ?
Christophe Sinsou : Après avoir engagé notre fusion opérationnelle en janvier 2019, nous avons complété notre fusion administrative et légale en décembre 2020. Nous avons dès 2019 progressivement donné naissance à un nouvel ensemble sur une base commune de clients et de marchés. Avant la fusion, les deux sociétés appartenaient au même groupe anglais Spectris depuis plus de 20 ans et opéraient en parallèle. HBM, dont le siège était situé à Darmstadt, en Allemagne, était notamment spécialisée dans les mesures physiques, les mesures de couple, de force, de déformation/contrainte, le pesage, les marchés de l’automobile, de l’aéronautique, de la défense, des industries mécaniques et électriques, du génie civil, et d’une manière générale, toutes les applications qui nécessitent une surveillance des mesures physiques. Quant à Brüel & Kjær Sound & Vibration, basée près de Copenhague, au Danemark, elle était également active sur les marchés de l’automobile, de l’aéronautique, du spatial et de la défense, et partout où le bruit a une importance pour l’environnement, avec des panels de produits acoustiques et vibratoires, tels que les accéléromètres, les microphones, les systèmes à grand nombre de voies, les sonomètres, les dosimètres.
Pour quelles raisons Spectris a-t-elle souhaiter engager la fusion de HBM et de Brüel & Kjær Sound & Vibration ?
Christophe Sinsou : Les deux sociétés-sœurs couvraient un certain nombre de marchés identiques, et elles servaient des clients qui étaient aussi les mêmes, par exemple Airbus, Safran, Stellantis, Renault, Thales,…. Il y avait une forte base commune de marchés. D’une manière générale, de nombreux clients souhaitaient s’appuyer sur des fournisseurs de taille plus large proposant des gammes de produits étendues et des compétences techniques plus importantes. Nos deux sociétés antérieures étaient complémentaires et non concurrentes, HBM étant spécialisée dans les mesures de phénomènes temporels et Brüel & Kjær Sound & Vibration dans les mesures de phénomènes fréquentiels. La fusion était donc une solution et une démarche naturelle afin d’obtenir des synergies et des économies d’échelle.
Quelles sont aujourd’hui l’importance et les activités principales de la société HBK en termes de chiffre d’affaires, de nombre de salariés, de filiales ?
Christophe Sinsou : Globalement, HBK compte 3000 employés pour un chiffre d’affaires un peu inférieur à 500 M€ en 2020, et 2021 a été meilleure que 2020. En France, nous employons 70 salariés pour un chiffre d’affaires d’environ 30 M€. Il s’agit d’une filiale commerciale avec une force de vente, un service clients et une équipe dédiée aux services et conseils techniques. Nous disposons aussi d’un laboratoire d’étalonnage accrédité Cofrac et d’équipes dédiées pour les projets clients, et pour les opérations de maintenance dans le domaine vibratoire.
Quelles sont les principales lignes de produits que vous mettez en avant en France ?
Christophe Sinsou : Nous couvrons un tel portfolio de produits que nous n’avons pas de priorité majeure en termes de produits. Nous avons des priorités en termes de marchés porteurs, par exemple les marchés de l’ingénierie mécanique et de la surveillance de structures, notamment depuis l’effondrement du pont autoroutier de Gênes en 2018, l’éolien, les applications maritimes, l’environnement, et la propulsion électrique dans l’automobile qui est un véritable accélérateur de croissance.
Qu’est-ce qui vous différencie de la concurrence ?
Christophe Sinsou : Nous avons énormément de concurrents, mais souvent de petite taille. Nous pouvons nous comparer à un bison attaqué par de nombreux rongeurs. Cela nous permet de rester en éveil permanent et de proposer une offre à la pointe de l’innovation. Par exemple, dans le domaine de la surveillance de structures, nous avons une croissance presque exponentielle et nous disposons d’une technologie unique pour ce type d’application. D’autres secteurs sont également très porteurs comme les systèmes d’essais pour le spatial ou l’électrification pour la mobilité terrestre ou non terrestre. Nous consacrons 10% à 15% de nos revenus à la R&D afin de proposer en permanence des produits et des systèmes innovants.