L’industrie 4.0 pour des usines intelligentes

Auteur : Bernard Faure, Directeur Général France Proto Labs

  • L’industrie 4.0 pour des usines intelligentes
    L’industrie 4.0 pour des usines intelligentes

L’avènement de la quatrième révolution industrielle a favorisé la création d’un nombre croissant d’usines intelligentes

 

D’après le rapport international « Smart Factories » de Capgemini, 84 % des entreprises interrogées affirment avoir lancé un projet d’« usine intelligente » : le déploiement de processus de fabrication connectés reposant sur l’automatisation et la robotique avancées, parallèlement à l’analyse Big Data et à l’Internet des objets (IoT), leur permet d’améliorer la productivité, la qualité et la performance de leurs usines.

 

Tout change, pour mieux livrer « à la demande »

L’industrie 4.0 ne se résume pas seulement à une approche différente de la gestion, elle implique également une toute nouvelle façon de gérer la chaîne logistique. Le terme « industrie 4.0 » couvre plusieurs notions : des délais très courts, une production à la demande et une personnalisation de masse. Pour les fabricants de toutes tailles, cela représente aussi une opportunité de faire face à la concurrence mondiale.

La chaîne de valeur traditionnelle, dans laquelle chaque maillon bénéficie de stocks régulateurs importants, est habilement contournée par la connectivité numérique. En interagissant avec des outils de configuration de produits en ligne et des systèmes de prise de commande de type ERP sur Internet, les clients peuvent commander leurs produits directement et, une fois placée, leur commande est fabriquée automatiquement.

Bien que certains fabricants préfèrent s’en tenir à leurs processus non numériques traditionnels, ils vont devoir admettre que l’industrie dans son ensemble fait une place de plus en plus large à la numérisation. Comme le révèle le rapport de Capgemini, au Royaume-Uni, en France, en Allemagne et aux États-Unis, la moitié des entreprises du secteur manufacturier sont prêtes à mener à bien un projet d’usine intelligente, avec les gains de productivité qu’il permet, quand le processus n’est pas déjà engagé.

 

Rompre avec la tradition et adapter les ressources humaines

Le nouveau style de fabrication impulsé par l’industrie 4.0 représente une rupture radicale avec les modèles économiques classiques et la chaîne de valeur traditionnelle. Pour progresser sur la voie de la numérisation, il est indispensable d’investir, mais pas uniquement dans les nouvelles technologies de fabrication.  Il faut par exemple mettre à jour les systèmes de back-office, développer des applications web orientées client et insister davantage sur l’importance de l’analyse. Les compétences du personnel vont commencer à s’adapter à ces changements : le centre de gravité va se déplacer de la fabrication traditionnelle vers la fabrication numérique, la robotique et l’automatisation.

Comme les autres secteurs économiques, l’industrie manufacturière est confrontée à une pénurie de main-d’œuvre mondiale, trop peu d’agents et d’ingénieurs qualifiés restant dans la profession, comme l’ont démontré les derniers rapports sectoriels. Ainsi, la Conférence des Directeurs des Ecoles Françaises d’Ingénieurs (CDEFI) estime qu’il faudrait augmenter de 50 % le nombre de diplômés des écoles d’ingénieurs au cours des 5 prochaines années pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Selon le CDEFI, « cette proposition rend nécessaire de financer les investissements liés à la transformation numérique à hauteur de 100 millions d’euros par an. » (Source : CDEFI)

Il existe aussi un problème de perception de l’industrie manufacturière.  Pour certains, faire carrière dans l’industrie est en tout point identique à ce qu’a connu la génération de nos parents ou grands-parents : un travail manuel sur une longue chaîne d’assemblage au milieu de machines bruyantes. D’après le baromètre « Les jeunes et l’industrie » 2017, seuls 39% des jeunes estiment être bien informés sur les métiers de l’industrie. Par conséquent, pour remédier à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et donner envie à la jeune génération d’étudier l’ingénierie et de faire carrière dans le secteur de la fabrication, il faut tordre le cou à ces clichés et aider la prochaine génération d’actifs à appréhender la réalité de la filière manufacturière moderne.

 

Adhérer à l’idée de l’usine intelligente

 

Le concept de quatrième révolution industrielle peut lui aussi poser un problème de perception : certains craignent que l’automatisation et la robotique finissent par dominer le secteur de la fabrication et prennent la place des travailleurs humains.  Ces craintes sont infondées puisque le modèle économique de base n’a pas changé ; au contraire, l’accent est mis sur les retombées économiques que ces nouvelles techniques et technologies peuvent générer. Par ailleurs, indépendamment du degré d’automatisation et de robotisation nécessaire pour former une usine intelligente, il faudra toujours des agents qualifiés pour vérifier que les tâches sont exécutées correctement.

La fabrication numérique est essentiellement une série de liens qui relient les clients aux rouages des entreprises et aux technologies de production. En établissant ces liens et en considérant chacun d’eux comme une étape sur la voie de la fabrication numérique vers l’industrie 4.0, les fabricants profiteront bientôt des avantages que l’usine intelligente à leur offrir.

Alain DieulLa mission de PEI est de fournir à ses lecteurs des informations sur les nouveaux produits et services liés au secteur de l'industrie et qui sont disponibles sur le marché français. 

Pour paraître dans PEI Magazine et/ou sur le site pei-france.com, veuillez envoyer vos communiqués de presse à Alain Dieul.

Pour discuter d'une contribution rédactionnelle ou pour tous renseignements, contacter la rédaction de PEI.

Plus d'articles Contact