Le domaine de l’IoT a connu une forte expansion ces dernières années. En 2022, le nombre d’objets connectés représentait plus de 14 milliards d’objets enregistrés, selon le cabinet d'étude de marché américain IoT Analytics. Ce chiffre devrait atteindre les 25,4 milliards d’ici 2030. Le déploiement de la 5G et le développement de la 6G supportent ses prévisions de croissance. Le déploiement intensif d’objets connectés dans le domaine de la vie quotidienne, mais surtout dans des secteurs clé de l’industrie, impose aux entreprises d’assurer une sécurité optimale de leurs produits.
Sûreté de fonctionnement
Cela va revêt deux aspects. Le premier repose sur la qualité du produit, qui doit fonctionner parfaitement quelle que soit la situation dans laquelle il est utilisé. « Dans l’automobile, l’avènement des véhicules automnes s’appuie sur la technologie des véhicules connectés qui impose une haute disponibilité des dispositifs (sûreté de fonctionnement), une identification fiable, une communication sécurisée et l’intégrité des données de très haut niveau. Seul un système sécurisé et parfaitement vérifié permet d’atteindre les exigences », estime François Cerisier. Le second concerne la sécurité des données. Il est indispensable d’assurer que les données transmises par l’appareil ne peuvent être lues que par son utilisateur. Cela est indispensable lorsque l’on touche à des données sensibles telles que des informations médicales ou des données stratégiques d’une entreprise.
En 2019, la FDA (US Food & Drug Administration) a alerté le public sur la vulnérabilité aux cyberattaques d’un système de pompes à insuline connectées, impliquant le rappel de plus de 4000 appareils sur le territoire américain. Les conséquences pour le fabricant sont lourdes. Le coût financier du rappel est un aspect mais l’impact sur l’image de l’entreprise peut être considérable.
La vérification des systèmes, un enjeu majeur
Les objets connectés intègrent des capteurs intelligents. Gérés par des logiciels, ils reposent sur des technologies de communications spécifiques pour les interconnecter avec d’autres terminaux et systèmes pour échanger des données.
De plus en plus de traitements sont effectués localement dans objets connectés et la complexité des puces électroniques intégrées dans les capteurs intelligents explose. Pour répondre aux besoins de sécurité, la vérification des systèmes devient un enjeu majeur.
Développement de jumeaux numériques de systèmes complexes (machine ou organe humain), Intelligent Edge impliquant le traitement local des données récoltées pour accélérer le traitement et limiter les risques d’interception frauduleuse de l’information, ou encore maintenance prédictive des processus industriels, sont autant d’exemples de nouvelles technologies particulièrement complexes qui émergent.
La vérification consiste à analyser scrupuleusement les spécifications du système et à définir des tests intensifs appliqués à la conception selon des méthodologies rigoureuses. Cela permet ainsi de réduire les risques d’erreurs inhérentes à tout développement.
« En s’appuyant sur des méthodologies avancées, il est possible d’automatiser les tests. À elle seule, la vérification représente plus de 50% des efforts de recherche et développement dans les projets. Ce chiffre, que nous confirmons dans toutes les missions que réalisent nos équipes, est issu d’une étude de Wilson Research Group », explique François Cerisier.
Une pénurie de talents
Bien qu’indispensable, la vérification de circuits intégrés reste une spécialité très peu présente dans les parcours de formation d’ingénieurs. « Les écoles dans lesquelles j’interviens n’ont pas de professeurs dédiés à l’enseignement de la vérification. Je constate que mes cours sont souvent la première fois que les étudiants entendent parler de vérification. Le manque de mise en lumière de cette spécialité entraîne un gros déséquilibre entre le nombre d’ingénieurs vérification qualifiés et les besoins des entreprises », précise François Cerisier.
Pour remédier à ce déficit, des actions européennes et internationales voient le jour, regroupant les acteurs majeurs du secteur. Des programmes de formation tels que ceux développés par Aedvices permettent également la formation des ingénieurs tout au long de leur carrière.
Le futur de l’IoT
Les enjeux de sécurité et de qualité des objets connectés vont s'accroître. Si le développement du Machine Learning et le l’intelligence artificielle (IA) conversationnelle permettent l’accès à des quantités de données toujours plus grandes et toujours plus qualifiées, cela implique en contrepartie de s’assurer que les données traitées le sont de façon correcte.
« La vérification des systèmes a donc de beaux jours devant elle et restera une priorité pour les entreprises dans les années à venir. Grâce à ses formations et ses participations à plusieurs projets internationaux, Aedvices permet de promouvoir la vérification et ainsi répondre à ces besoins de sécurité », précise François Cerisier.