Jacques Arrighi, directeur général de Still France : « les chariots électriques ont transformé l’offre logistique »

Jacques Arrighi, directeur général de Still France, nous présente les activités de ce groupe spécialisé dans les solutions intralogistiques. Il a réalisé un chiffre d’affaires supérieur à 2,5 milliards d’euros avec 9000 personnes en 2023.

  • Jacques Arrighi, directeur général de Still France.
    Jacques Arrighi, directeur général de Still France.

- ​Spécialisé dans les solutions intralogistiques, le groupe allemand Still a célébré ses 100 ans d’existence en 2022. Comment a-t-il évolué au fil des années ?

Jacques Arrighi : Basé à Hambourg, le groupe a été créé par Hans Still et a toujours eu pour moteur l’innovation. Il a créé le premier chariot électrique dans les années 1960, puis le premier chariot hybride dans les années 1980. Dans les années 1990, Still a développé le « concept car » RX avec des batteries accessibles latéralement ou sur le dessus, dans une démarche de design et de modularité et pour s’adapter à l’évolution du marché. Les dernières évolutions sont relatives à l’énergie employée, avec notamment, plus de 160 chariots fonctionnant à l’hydrogène.

 

- Quels équipements et quelles technologies illustrent particulièrement ces évolutions ?

Jacques Arrighi : Le préparateur de commandes IGoNeo, par exemple, est un chariot semi-automatique qui suit l’opérateur. Développé il y a 7 ans, il nous a permis de nous intéresser aux AGV (véhicules à guidage automatique) et aux AMR (robots mobiles autonomes). Des solutions énergétiques diversifiées ont été proposées au cours des 15 dernières années, avec des technologies plomb, lithium, hydrogène. Elles sont toutes au point au niveau technologique, mais elles supposent des coûts et des infrastructures différents. Ainsi, l’hydrogène est une technologie verte qui nécessite un investissement fort de la part des clients. Au cours des cinq dernières années, nous avons vu les entreprises remplacer les transpalettes manuels par des transpalettes électriques d’entrée de gamme. Aujourd’hui, nous faisons également face à des changements structurels tels que la possibilité de ne plus changer la batterie du transpalette. Comme pour les voitures, on arrive à des charges rapides de 20 minutes pour le lithium. Cette gestion de l’énergie nous a amené à développer de nouvelles compétences en interne et à fabriquer nos propres batteries, ce que nous ne faisions pas il y a encore 15 ans. La logistique est entrée dans l’ère de l’automatisation. Afin de rendre accessible cette automatisation à nos clients, nous proposons des contrats de courte durée de 3 ans pour permettre au client un retour sur investissement rapide.

 

- En quelques chiffres clés, pouvez-vous nous situer aujourd’hui l’importance de Still : chiffre d’affaires, nombre de salariés, de filiales,… ?

Jacques Arrighi : Le groupe Still a réalisé un chiffre d’affaires supérieur à 2,5 milliards d’euros en 2023 avec 9000 collaborateurs. Il est intégré au groupe Kion qui génère 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires avec un effectif de 41000 personnes, à travers quatre marques : Still ; Dematic qui propose des convoyeurs, ; Linde, fabricant de chariots élévateurs ; et le chinois Baoli qui vend des chariots sur le marché européen. Still dispose de 7 sites de production, en majorité en Europe, notamment en Allemagne, en France, en Italie, en République tchèque et en Pologne. Certains chariots viennent également de Chine. Nous avons 70 filiales dans le monde et Kion est présent dans 100 pays.

 

- Quelle est aujourd’hui l’importance de la filiale française ?

Jacques Arrighi : La filiale française, créée en 1988 a réalisé un chiffre d’affaires de 400 M€ avec 850 collaborateurs dont 420 techniciens, et c’est la 2è organisation la plus importante après l’Allemagne avec 11 agences commerciales qui emploient une centaine de personnes. Notre site de production français, qui dépend du groupe Kion, est basé à Châtellerault où sont fabriquées des transpalettes électriques. Nous avons aussi une équipe de service après-vente et un service de location longue durée, en moyenne de 5 ans, avec 4000 chariots disponibles pour la location.

 

- Comment analysez-vous le marché des solutions intralogistiques en France en termes de développement et de concurrence ?

Jacques Arrighi : Ce marché est en croissance régulière de 5% à 10% par an, car les besoins logistiques sont importants dans la vente ou détail et l’e-commerce, et car nous observons une évolution de la demande du manuel vers l’électrique. Nous pourrons gagner des parts de marché en étant un acteur clé dans trois domaines : l’automatisation, la vente au détail et la logistique et en spécialisant de plus en plus nos vendeurs.

Journaliste business, technologies de l'information, usine 4.0, véhicules autonomes, santé connectée

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